ALBERT OLLIVIER
(01.03.1915 - 18.07.1964)

Albert Ollivier est né à Paris le 1er mars 2015. Après des études en droit et en lettres à la Sorbonne, puis le passage pas les sciences-po, il était entré comme lecteur à la Nouvelle Revue Française, puis est devenu en 1937, à 22 ans, le secrétaire de Gaston Gallimard. Sa carrière dans l'édition semblait toute tracée lorsque la guerre est venue brouiller les cartes. Mobilisé en 1939, Ollivier était devenu journaliste à la radio après la débâcle, et a fait ses premières armes aux côtés de Claude Roy, mais il a rapidement quitté la radio de Vichy pour rejoindre les rangs de la Résistance. Pendant l'occupation, il a participé au Mouvement de résistance de la radio, avec Maurice Bourdet et Pierre Schaeffer, s'est lié d'amitié avec André Malraux, et est tombé sous le charisme du général de Gaulle. Dans un studio semi-clandestin à Paris, cette équipe de journalistes préparait les émissions pour la future radio libre, la radio du lendemain. Avec son autre ami Albert Camus, Ollivier collaborait au «Combat», le journal clandestin de la Résistance, dont ils étaient devenus les directeurs à la libération, en 1944, mais ont quitté le poste en 1945.

Après la guerre, Ollivier a poursuivi sa carrière de journaliste, et collaborait régulièrement à Paris-Presse, à la «Revue Critique», la «Nef» et au «Carrefour» dont il était un temps le directeur littéraire. En 1946, il a publié le recueil de ses chroniques politiques au «Combat», sous le titre de «Fausses sorties». En 1947, il a adhéré au Rassemblement Pour la France. Membre du Conseil national du parti gaulliste, Ollivier dirigeait son organe hebdomadaire, le «Rassemblement». Lorsque les «gaullistes de gauche» avaient créé en 1959 l'Union Démocratique du Travail, il leur a donné son adhésion de principe.

En 1954, Ollivier a publié son livre «Saint-Just et la force des choses», commencé pendant la guerre, en 1943. Surnommé lui-même «Saint-Just» parmi les copains de la Résistance, son livre révèle l'homme qui l'a écrit, et il n'est pas interdit de penser que l'auteur aurait voulu ressembler au héros de son ouvrage. Peu de temps après, suivaient ses deux autres livres, «Les templiers» (1958) et «Le 18 brumaire» (1959).

Au lendemain du 13 mai 1958, Ollivier est entré à la R.T.F. où il occupait divers postes à responsabilité. Sa carrière à la télévision fut rapide. En juillet 1958, il était nommé sous-directeur auprès de Directeur Général, en décembre, il est devenu directeur des informations parlées et télévisées, et en octobre 1959, Albert Ollivier avait pris le poste de directeur des programmes à la télévision. Cultivé et sensible, ouvert à toutes les impressions, il était l'image même du libéral informé et lucide. Perçu par ses collègues comme un homme d'une grande culture, d'une forte volonté, doté d'une connaissance certaine des hommes, Ollivier développait à la télévision la politique tendant à attirer les meilleurs écrivains et scénaristes, encourager la production des feuilletons. De nombreuses adaptations littéraires ont été alors tournées. C'est également grâce à lui que le programme s'est enrichi des «Soirées du nouveau théâtre».

Hélas, depuis 1944 on le savait atteint d'un mal inexorable, suite à un accident de voiture au lendemain duquel Ollivier était pris par des violents maux de tête. Malgré plusieurs interventions chirurgicales qu'il avait subies, la maladie progressait. Souffrant, il était obligé de déserter de plus en plus souvent son bureau à la télévision, et dans la nuit du 17 au 18 juillet 1964, Albert Ollivier est décédé. A la télévision, c'était le deuil. Annonçant son décès aux informations en direct, la présentatrice n'a pas pu retenir ses larmes. A ses obsèques, les hauts dignitaires de l'Etat étaient présents ou représentés. Un prix Albert Ollivier était créé pour les travailleurs de la télévision.

Albert Ollivier était Chevalier de la Légion d'Honneur.

Mise en ligne: 22 janvier 2008